[RP] Le Zinc, pour le piliers de comptoir ...

Pas même une mouche ne semblait vouloir troubler le sommeil profond dans lequel avait sombré ce lieu autrefois si joyeux. L’écho du chant des plus fameux guerriers de Grèce s’était tu depuis longtemps, laissant la poussière recouvrir les meubles et le temps effacer les souvenirs … enfin jusqu’à ce que …

Fracassant le silence … et la porte d’entrée. Inondant brutalement le lieu de la lumière du jour, un homme entra triomphalement dans la pièce ressuscitée, sa cape claquant au vent lorsqu’il posa le pied sur les premières marches de pierre qui formait le petit escalier qui servait de vestibule.

GOOOOOOOOOOooooooD MORNIIIIIIIIIIIIIIIIIINNG la GREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEECE !!!!!!!

S’époumona-t-il, ne provoquant en retour que l’envol désordonné d’une vieille chouette en pleine crise de tachycardie.

Il lui fallut quelques instants pour reconnaître les lieux et s’acclimater à la semi-obscurité qui régnait encore. Puis semblant, reprendre ses marques, il se dirigeât d’un pas décidé vers le comptoir par-dessus lequel il sauta sans effort.
Il s’immobilisa un instant, cherchant sur le mur quelque chose du regard, avant de laisser un sourire poindre sur son visage.

Te voilà …

Il saisit une vieille plaque au mur qu’il épousseta d’un revers de sa cape. Satisfait du résultat il la reposa laissant apparaître ce que le temps avait voulu cacher :

« LE ZINC »

Il resta encore quelques secondes à la contempler avec un sentiment mêlé de joie retrouvée et de nostalgie puis se retourna, sous le comptoir à la recherche de quelque chose, déplaçant les caisses et les bouteilles.

Enfin, avec précaution il se releva, posant devant lui un bocal en verre hermétiquement fermé, qu’il décapsula d’un geste sec puis, laissant les effluves remonter doucement à lui, il ferma les yeux, se remémorant les joies, les fêtes, les bagarres qu’il avait connu en ce même lieu, il y a bien longtemps.

Il sortit une petite pochette de velours pourpre de sa poche, en dénoua le cordon laissant apparaître un vieil objet, finement ciselé, et dont le but ne faisait aucun doute

Aaaaah ! Une bonne petite pipe pour commencer la journée !!

Tout à son expérience, les yeux mi-clos, absorbé par les ronds de fumée qu’il soufflait les uns dans les autres, le gaucher n’avait pas vu arriver la bombe de balle qu’il connaissait si bien.

KOOOOOOFFFF … KKKooof … BBBWWWAaaaaaaaaaa … khof .. khooooooof … pardon … khhof ... je …

Il faillit s’en étouffer mais se reprit bien vite en comprenant à présent, d’instinct, à qui il avait à faire.

Po po pooo po pooooooooo !!! S’exclama-t-il joyeusement en sautant par-dessus le comptoir en sens inverse.

Justement, j’étais en train de penser à toi ^^     eut-il le temps de poursuivre avant d’avaler d’un bond les 4 marches de l’entrée pour la prendre dans ses bras.

Quand je me suis réveillé d’un looooooong sommeil il y a quelques jours, tu dormais encore, je me suis dit que ce n’était pas le moment mais là … Il se recula de quelques centimètres pour l’admirer.

Pooooo po pooooooooooo ! Comment t’es trop belle ! Hey mais toi, je te jure, si c’était possible, on a l’impression que t’es encore plus belle chaque matin ! Viens !

Il lui prit la main pour pénétrer dans la pièce encore sombre, débarrassa d’un revers de main gauche une table pour deux et lui présenta une chaise pour qu’elle puisse d’y assoir.

Mais grave que c’est l’heure de la pipe !!  …. On a tellement de chose à se dire et de temps à rattraper !! Je vais chercher deux verres !  

L'enthousiasme de son merveilleux chewi était partagé et devant tant de marques d'affection, Gre se sentait à nouveau chez elle.

Lorsqu'il l'entraîna dans la pièce sombre et débarrassa la table d'un revers de la main, un air lui revint en tête (mais elle ne pouvait pas poster l'url car elle n'a pas 7 jours d'existence sur ce forum   ).

Ici ? Maintenant ?

Mais le Gaucher avança une chaise, sortit 2 verres et elle comprit qu'elle s'était méprise sur ses intentions.

Et bien oui, je dormais profondément, et puis j'ai rêvé de toi et de canards, et je sais pas pourquoi, je me suis réveillée !

Elle avala d'une traite le verre de jus de patate que Yoda venait de lui verser, et le poussa vers lui pour qu'il la serve à nouveau.

Mais dis-moi, je te retourne le compliment, beau gosse. Tu n'aurais pas fait de la muscu pendant ton sommeil ?  

Elle s'adossa confortablement sur sa chaise et sirota tranquillement cette fois son deuxième verre.

Alors il paraît qu'on repart à la guerre ?

Tu n'aurais pas fait de la muscu pendant ton sommeil ?

Nan .. nan ... c'est d'origine tout ça hein ... dans son jus ... pièces et main d'oeuvre ... le démonte pneu ...

Gre s'enfila son jus de patate d'une traite avant d'en demander un autre. C'est vrai que le matin, au réveil, mieux vaut ne pas repartir sur une jambe. Yoda la reconnaissait bien là

A la guerre oui ! Je dois avouer que je n'ai pas bien compris les tenants et les aboutissants de la démarche mais bon, claquer des Broyeurs à tour de bras gauche, ça fait toujours plaisir

Il se leva, embrassa Gre au passage, et se dirigea vers une fenêtre de laquelle il arracha la vieille planche vermoulue qui obstruait encore la lumière. là, dans une pose mi-songeur, mi-décidé, il prit l'air pensif avant de déclarer.

Tu sais, tout à commencé ici, dans ce rade, il y a fort fort longtemps, et c'était déjà une guerre contre les Broyeurs de dents.

Il la regarda, une flamme dans les yeux.

Je crois que je vais retaper ce lieu, accueillir les visiteurs de passages, mentir aux jeunes en leur racontant mes exploits du passé et trinquer avec les vieux en leur rappelant mes exploits du passé    

Il retourna a table, fit tourner la bouteille de jus de patate dans sa main gauche avant de resservir les deux verres.

Ca te dirait de tenir un bar avec moi ?!

Gre écouta attentivement le jeune homme en acquiesçant de temps en temps.

Oh oui pardon, je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Greluche, mais tu peux m'appeler Gre. Je suis l'heureuse épouse de Yoda.

Elle fit une pause pour couver ce dernier du regard.

Puis elle reprit ses esprits et se dirigea de l'autre côté du comptoir, où se trouvait une porte en bois vermoulue. Elle s'engouffra dans une sorte de petit cellier recouvert du sol au plafond par d'épaisses toiles d'araignées, et en revint quelques minutes après des rouleaux de papier à la main.
Elle les déroula sur la table qu'elle occupait avec les 2 hommes qui purent reconnaître des plans de la Grèce, déjà annotés à l'occasion de précédentes guerres.
Elle retroussa ses manches avant de prendre la parole.

Bien. Ce qu'il nous faut, c'est un plan de bataille. Je ne doute pas de l'efficacité de Bella, mais si nous pouvons nous rendre utiles, c'est le moment.
Que savons-nous sur nos alliés ? Les Pieds sont-ils prêts à nous prêter main forte comme ils l'ont toujours fait ? Les mercenaires ? Les voleurs ? Les Paladins ? Sont-ils toujours en activité ? Avons-nous toujours des contacts ? Et si ce n'est pas le cas, y a-t-il des jeunes prêts à faire revivre ces mouvements ?

Elle reprit une gorgée de son verre, avant de continuer.

Et puis... qui est le diplomate gaucher actuel ?
Je pense qu'une bonne joute verbale en ambassade fait partie intégrante de la guerre.
Et nous avons le candidat parfait pour ce rôle... dit-elle en fixant son héros de mari avec un sourire entendu.

Les discours font les jours courts …

Yoda sourit en imaginant le nombre et la longueur des discours qu’il avait infligés aux Gauchers depuis la nuit des temps, plus d’un avait dû trouver le temps long plutôt que le jour court … c’était le belle époque.  

Entre les doux effets de la Came aux milles, les quelques verres de jus de patate et la sensation de renaître encore une fois d’entre les morts, le gaucher flottait un peu. Il regardait avec satisfaction son inénarrable compagne, sa moitié, son épic alter ego dérouler une carte et dresser un plan de bataille comme aux grandes heures des guerres des temps anciens. Sonnant comme si c’était hier le rappel des traités de Paix, d’amitié, de soutien de nos vieux camarades, synthétisant en quelques secondes un plan d’action solide et efficace, elle était pleine d’énergie, de vie, elle était si belle.

Pendant ce temps, le jeune s’enfilait les godets comme on enfile des perles. Yoda le trouvait de plus en plus sympathique et l’idée lui vint de partager plus encore.

Dis Phoenix, ça te dirait une petite pipe ?  

Il en profita pour saisir sa Gre par la taille et l'assoir doucement sur ses genoux

Prenons un peu de temps pour nous ma Gre, Mama Bella est cheffe des Gauchers depuis un demi million d'année au moins, elle connait son affaire et si j'en crois les stats qu'elle publie en place publique chaque semaine, elle n'a clairement pas besoin de nous pour gagner cette guerre. On écrase déjà le museau de Kousi et sa bande sans se forcer la nouille.

Yoda songea un instant avec satisfaction à tous ses meilleurs ennemis, tous ces grands chefs des Broyeurs avec qui il avait croisé le fer, tous leurs formidables ambassadeurs avec lesquels il avait croisé la plume et sourit en imaginant la gamelle qu'ils tireraient s'ils voyaient comment finalement, tout cela allait se terminer : un bon gros frontal entre les plus vieux ennemis du monde, en 1 contre 1, et la victoire finale du bien contre le chaos. Le monde pouvait bien s'écrouler maintenant.

Nous, on a une taverne à réparer !

Une fois n'est pas coutume, Cissi ne s'est pas fait virer des Enfers avec un coup de pied au cul. Après tout, y a plus beaucoup de panthéons à l'accepter non plus. Et c'est bien dommage si vous voulez son avis. C'est franchement extraordinairement amusant de foutre le bordel et semer la zizanie au beau milieu des dieux.
Donc non. Aujourd'hui, elle n'a pas été chassée. Elle s'est fait la malle.

Alors d'accord, elle greluchise un peu mais faut bien avouer que les informations arrivent pas vite quand on est coincé dans un monde au-delà des colonnes d'Hercule. En plus, pour le coup, c'était un peu la misère. Après une petite farce – consistant à cramer les cheveux de Pachamama – elle a été de corvée : éventer Supay, dieu de la mort, pour l'Eternité.
Il lui a fallu quelques ruses et subterfuges pour qu'il bouge son divin (au sens de dieu, pas au sens d'agréable à regarder, trois fois hélas!) popotin et qu'elle puisse prendre la poudre d'escampette.




Mais pourquoi fuir ? Juste parce qu'elle évente un dieu ?
Absolument pas.
Une rumeur était venue à ses oreilles. Il était de retour. Oui ! Yoda is back et clairement, rien de tel que de vouloir le cramer pour vivre une seconde jeunesse.

Cissi a filé à l'anglaise et la voilà, errant dans les rues de Grèce, franchement vides. Tous ces beaux bâtiments. Un soupir nostalgique gonfle les poumons du fantôme alors qu'elle déambule dans ce qui autrefois était son monde.

Le manque d'entrain et d'animation la déçoivent un peu. Elle qui se faisait une joie de cramer un ou deux bâtiments pour annoncer son retour... Quel intérêt si y a personne pour gueuler ?

Sont même pas drôles.

Elle bougonne un peu, après avoir vérifié que, à tout hasard, sait-on jamais, certains ne se soient pas caché à son approche. Mais même pas.
Bon. Y a pas à tergiverser. Ses petons la guident, habitués qu'ils sont, vers LE lieu – ok, le second lieu – où elle aura le plus de chance de le trouver. Elle n'a pas cœur à aller dans une ambassade pour l'instant.

D'un coup de pied, elle pousse la porte du Zinc.

YOUHOUUUUUUUUUUUUU ! YODAAAAAAAAA ! C'est ton fantôme préféréééé !

Et un grand sourire mauvais barre son visage alors qu'elle fait craquer une allumette. Ah bordel, c'que ça lui avait manqué.
Alors que la porte claque, à grands renforts de poussière qui vole, elle traverse la pièce et vient s'avachir sur un siège à côté de tout ce beau monde. Elle pose sans gêne ses pieds sur la table, vérifie qu'ils ne sont pas trop sale en passant un doigt entre deux orteils.

Coucou ma Gre !

Son regard se fait franchement plus affectueux que quand elle regarde Yoda. Et glisse un regard en coin à Phoenix.

Bon ben une bouteille de rhum enfin ! Et qu'ça saute.
J'vais pas boire le jus de patate frelaté de Yoda. J'sors déjà des enfers bon sang !

Le bonheur. Ah … le bonheur tient à peu de chose. Un peu de calme, un endroit familier, un nouvel ami croisé au point du jour, un jus de patate bien sec, et bien sûr sa chéwie sur les genoux et une petite pipe de bon matin. (merci de ne pas sortir cette phrase de son contexte ^^)

Que demandez de plus ? Yoda se serait bien vu finir ses jours comme ça, tenir le Zinc au milieu du chaos. Le monde pourrait bien s’écrouler maintenant, il a assez souffert comme ça, c’est pénible de le voir s’accrocher, finissons-en bordel !

Là, main gauche dans la main gauche (ah … ah bah non sinon on est pas dans le même sens … c’est idiot), face à leur destin, que la mort vienne les faucher, qu’elle vienne la grande faucheuse, ils n’ont pas peur d’elle, ils l’ont si souvent regarder droit dans les yeux. Elle pourrait bien fracasser la porte d’un coup de saton que le vieux gaucher ne plisserait pas les yeux.

Et de fait, la porte s’ouvrit avec fracas, laissant entrer la lumière aveuglante du jour et dans un nuage de poussière, ce souffle froid, serait-ce Thanatos en personne qui … non … cette odeur si caractéristique … ça sent l’enfer … non … c’est pire que l’enfer

YOUHOUUUUUUUUUUUUU ! YODAAAAAAAAA ! C'est ton fantôme préféréééé !

NOooOOOOOOOOOOOoooNNNNN !!!!!!! lâcha Yoda du plus profond de son âme …  Par tous les seins de la mer Égée ! De tous les maux des enfers, c’est le pire qui nous tombe sur le coin de la gueule !
NNNNOOOOOoooo … fit-il encore, les 2 genoux à terre, les mains levées vers le ciel, suppliant les dieux … nooooon ..

Coucou ma Gre !

Son regard se fait franchement plus affectueux que quand elle regarde Yoda. Et glisse un regard en coin à Phoenix.

Bon ben une bouteille de rhum enfin ! Et qu'ça saute.
J'vais pas boire le jus de patate frelaté de Yoda. J'sors déjà des enfers bon sang !

Le Gaucher se ressaisit. Et en profita même pour se redresser.

QU’EST-CE QU’IL A MON JUS DE PATATES VIEILLE PEAU !!?? IL EST PAS BON MON JUS DE PATATES !! Je vais t'en carrer un litron où je pense, ta culotte me remerciera !

Les pierres ont tremblé, elles se désolidarisées les unes des autres, elles se sont effondrées dans un fracas terrible, dans un nuage de poussière gigantesque. les villes entières, Les palais, les temples, les villas, tout est tombé.
Par endroit la terre s'est ouverte comme une mâchoire géante entrainant dans les abysses la foule des fuyards épouvantés. Les femmes, les enfants, les hommes encore vêtus de leurs armures de combat, les vieillards, les pauvres qui croupissaient dans les taudis de la ville, les riches qui ripaillaient dans leurs palace, ils sont tous morts, disparus, absorbés par la furie vengeresse de la catastrophe en cours.
Puis le feu s'est emparé de la poussière et a brûlé tout ce qui paraissait encore tenir debout, qui voulait vivre encore, les bâtiments comme les humains.

L’effondrement!, Depuis le temps qu'ils en parlaient, voilà c 'est arrivé!

Nilunnilotte couverte de poussière noire, hébétée, les yeux pleins de larmes qui ruisselaient en sillons profonds dans la croute poussiéreuse qui recouvrait  ses joues, arpentait les ruines de la Grèce.
Elle ne pouvait y croire, elle refusait d'y croire. Il restait forcement quelqu'un, des survivants! forcement!
Elle aurait senti dans ses tripes si il était mort, si ses amis étaient morts, elle l'aurait su.
Il fallait chercher encore, ne pas abandonner, ne pas s'abandonner au désespoir.
Elle, pendant cette folie,  elle s'était cachée dans une caverne, une caverne qu'elle connaissait bien et qu'elle était seule à connaitre, enfin ce n'est pas vrai, pas tout a fait seule à connaitre.
Ellel s'y rendait souvent, c 'était un peu un autre monde. Un monde parallèle, Préservé.
Là elle avait échappé à la catastrophe.
Peut etre que si elle y retournait, elle trouverait un moyen, un chemin, un passage...Un endroit pour les retrouver.

oui! c 'est ce qu'il faut faire!

Elle y retourna, elle trouva des passages, des goulots si étroits qu'il y fallait ramper, des escarpements si vertigineux qu'il fallait presque voler pour les traverser. Elle s'enfonça si profond, si loin et si longtemps qu'elle s'endormit presque en marchant mais elle n'abandonna pas.
Et puis... elle ne savait pas vraiment si elle rêvait ou si c 'était la réalité mais le chemin lui parut presque familier tout a coup.
Cette ruelle, cette atmosphère, ces maisons là, encore debout, cette lumière là, cette porte là...
Elle avançait comme dans un rêve, le sien ou celui d'une autre, de sa sœur peut etre?
Une pancarte sur la porte: LE ZINC

Purée! le Zinc! ça lui dit qq chose

Elle pousse la porte, il y a de la lumière, il y a du monde. Elle s'avance au milieu de la taverne laissant derrière elle une trainée de cendres noires sur le sol, puis épuisée, s'effondre sur une chaise.
Autour d'elle: 4 silhouettes humaines.
L'une est a terre les bras levé au ciel qui semble implorer les Dieux... (si il savait qu'ils nous ont abandonnés! inutile de leur demander quoique ce soit ils ne nous entendent plus)
Une autre est avachie sur un sofa, les pieds sur la table réclame à boire de façon outrancière.
Une autre encore attablée sirote un verre en devisant et la dernière plus discrète, silencieuse regarde l'homme à genoux et la femme sur le sofa avec une étincelle amusée dans les yeux.

Nilotte se frotte les yeux pour enlever le flou qui l'a envahie mais peine perdue, elle se met encore plus de sable et de poussière dans les yeux, elle n'arrive a reconnaitre personne et pourtant ces silhouettes lui semble vaguement familières.
Ils parlent fort, ils ont l'air joyeux... ils ne savent pas?
elle tente:
- euh, bonjour... je suis Nilunnilotte, je viens de Phoenix en Grèce et...tout est cassé la bas...je...je... euh... vous êtes qui? et... où on est?

Blottie là contre son Yoda, le temps semblait comme suspendu. Et pour cause.
La terre s'était mise à trembler, l'air se faisait plus lourd, et elle avait le sentiment que tout autour d'elle s'effritait lentement, que ses membres étaient en coton, que son coeur battait plus faiblement.
Elle n'avait pas peur. Elle était tout contre l'homme qu'elle avait toujours aimé, malgré tous les obstacles, malgré les éloignements, malgré les tempêtes, son coeur l'avait toujours ramené à lui. Elle pouvait bien mourir, si l'éternité les réunissait pour de bon.

Et soudain...

YOUHOUUUUUUUUUUUUU ! YODAAAAAAAAA ! C'est ton fantôme préféréééé !

Elle revint peu à peu à elle et écarquilla les yeux en apercevant Cissi. Ça y est, ils étaient déjà dans l'au-delà !

NOooOOOOOOOOOOOoooNNNNN !!!!!!! lâcha Yoda en se jetant à genoux par terre. Par tous les seins de la mer Égée ! De tous les maux des enfers, c’est le pire qui nous tombe sur le coin de la gueule !
NNNNOOOOOoooo … nooooon ...

Ce n'était donc pas un mirage puisque Yoda la voyait aussi.
Malgré son ravissement de revoir Cissi, une larme coula sur sa joue : ils étaient bel et bien morts.
Etait-ce le paradis ou l'enfer ? Connaissant les frasques du sulfureux fantôme, il y avait peu de chance qu'ils se soient retrouvés au paradis...

Cissi !! Quelle joie de te revoir ! Mais... qu'est-ce que tu fais là ? Tu es venue nous accueillir en enfer, c'est ça ?

A peine eut-elle le temps de réaliser ce qui se passait qu'une toute jeune fille entra dans la pièce timidement.

- euh, bonjour... je suis Nilunnilotte, je viens de Phoenix en Grèce et...tout est cassé la bas...je...je... euh... vous êtes qui? et... où on est?

La Gauchère commença à se demander s'ils étaient réellement morts ou s'ils étaient encore sur terre... ou bien encore quelque part entre les deux.

Bonjour Nilunnilotte... Je m'appelle Gre, et... enfin je nous croyais à Delos, mais je n'en suis plus si sure, dit-elle en haussant les épaules.

Sacrénom d’un foutrocul … se dit soudain Yoda en tentant de comprendre ce qui se passait autour de lui. S’était-il endormi ? Avait-il fini par casser sa pipe ?

Après l’indescriptible grondement de la fin du monde qui avait fait trembler les vieux murs du Zinc et remuer encore la poussière qui s’y accumuler depuis déjà longtemps, le temps s'était arrêté. La petite poignée de chanceux qui était à l’abri avec lui semblaient comme figés dans un étrange entre-deux, pas vraiment morts, plus vraiment en vie …

Ma Gre ? Ca va ? dit-il doucement à sa chéwie toujours blottie contre lui et qui semblait attendre une réponse depuis un siècle.

T’es encore avec moi ? Il cala sa tête au creu de son cou pour ne pas qu’elle tombe, posa les pieds sur la table et ralluma sa pipe.

Il réflechit un moment … quel silence … Même les gardiens du Temple, les fameux Mod…ieux, s'étaient tu et avaient abandonné la boutique … Cette vieille pie de Cissi aussi avait fini par fermer son claque-merde, pas de doute, c’est la fin du monde.

Je peux dire ce que je veux du coup !? dit il a voix haute

A une expé, du temps des lacustres, j’étais le chef et on a triché … HOOOOOONNNNNN … vous allez faire quoi ?!    

Il tira une longue taf et s’amusa à faire des cercles avec la fumée. Après un moment dans ses pensées il reprit :

Alors comme ça ! C’est bien un Gaucher qui reste à la fin !! dit-il en souriant. Je sais pas si vous me voyez les gars ! Thiat, Nanou, Ava, My et les autres ! On en a traversé des histoires et des bastons pour défendre la veuve et l’orphelin et emmerder les Broyeurs ! Et voilà le travail !

Il chercha du regard son verre du jus de patate, opéra un échange stratégique avec sa pipe, saisit son godet de la Main gauche qu’il leva bien haut

À la vôtre ! À la vôtre à tous ...

Il porta le verra à sa bouche, il ne souriait plus

C'est quand même con de trinquer seul ...