Pour Sorsha

La reine maléfique sortit de l'ombre d'un tas de pierres restant des ruines de la maison, contemplant amèrement le taudis. Elle serrait le pommeau de son épée dentelée rangée dans son fourreau et fit quelques pas vers la peau d'ours habitée. Elle aurait bien voulue dire quelque chose à son amie mais rien ne sortait. De toute façon, Sorsha se mit à sa place, se disant qu'à ce moment là, elle n'aurait pas vraiment envie d'entendre quelque chose non plus et que parfois, il faut simplement ne rien dire.

Elle s'assied à côté de la peau d'ours et regarda dans le vide. Ces ruines, ces efforts effectués, ces humains... La reine noire savait au fond d'elle que son destin n'était pas plus reluisant, que personne ne peut accepter des monstres comme elles.

Elle n'avait rien à lui offrir d'autre qu'un sort de sommeil du juste, permettant à sa compagne d'aventures une paire d'heures de sommeil reparatrices... et un peu de compagnie.

La main orientée vers Tyra, le sort descendit comme une fine brume et disparut en opérant. Elle en profita pour arranger la peau d'ours habitée, préparer un petit feu à la douce chaleur et veiller sur le taudis. Une chose était sûre : ce n'était pas le moment à des curieux de venir l'importuner tant une colère sourde montait en elle.

Les deux heures suivantes, la reine noire ne bougea pas plus, restant auprès d'elle, entretenant le feu et entrant en intense réflexion sur la Kingdomie, sur Tyra, sur les hommes, sur elle-même.

Sorsha traçait des lignes sur le sol poussiéreux, perdue dans ses réflexions, montrant des tactiques de siège, de manoeuvres de guerre. Elle rêvait déjà de détruire la Kingdomie et la nouvelle du désespoir de Tyra n'arrangeait rien car elle y tenait beaucoup.

Le sort disparait, Tyra pouvant se reveiller à nimporte quel moment. Sorsha devrait elle partir ? Rester? Elle verrai bien ce que l'intéressée en dirait...

Elle ouvrit les yeux et vit la reine devant elle :
- Te voilà Sorsha, je sais que tu tiens à moi mais on se demande bien pourquoi  . Tu as vu ? la maison ne manque pas de style, une jolie ruine tout comme moi. Attends, assied toi, par terre, excuse moi , je me suis dit q'un peu de retour aux origines ne pouvait pas me faire de mal, pour ce que je compte faire du temps qu'il me reste  . Tu veux rester ? tu ne crains pas que je me transforme ? cela peut se produire d'une minute à l'autre tu sais à moins que .... je ne préfère rejoindre ce merveilleux royaume des morts que tu commandes  et où m'attend un époux mort parmi tant d'autres. Pas d'aconit ce soir, et si j'en reprends un jour, je prendrais soin de prendre une dose suffisamment forte pour ne pas en réchapper.

Elle regardait le feu que Sorsha avait pris soin d'allumer.
- Un jour, ce joli taudis partira lui aussi en fumée ... d'ailleurs je ne me bats plus ici, je ne suis plus commandante, et je n'ai par dieu pas envie d'aller guerroyer seule , je ne suis déjà que trop habituée à me ruiner la santé pour rien au royaume. Tu as le droit de savoir, j'attends un fantôme , ou presque , l'autre villageois de ce merveilleux village fantôme. J'ai encore un beau jour pour régner devant moi ... c'est peut être le moment pour nous unir, ma chère, tant que je suis reine de quelque chose, un joli tas de décombres.
J'ai confié mon dernier né à son père, ce n'est pas que je ne l'aimais pas mais tu vois s'occuper d'un être qui vous rappelle sans arrêt une trahison, c'est au dessus de mes forces, quelque chose dans le regard, une façon de se pencher, qui me rappelerait son père, un accident serait vite arrivé et je pourrais vouloir tuer mon propre fils : tu sais le dernier cadeau que je lui ai offert ? un cheval à bascule, il aimait bien nourrir les chevaux avec moi , c'était la deuxième fois que je lui en offrais un, et il  me demandait toujours quand il pourrait en monter un vrai . Heureusement, les enfants on les préserve de tout, du taudis où ils doivent poser leurs jouets, du spectacle de cinq poulains presque matures égorgés par mes soins. Il est suffisamment jeune pour oublier que j'ai existé, peut être posera-t-il des questions sur moi un jour, demandera-t-il comment j'étais, ce que j'aimais faire ou bien il m'aura totalement oubliée.
 Je pourrais envoyer un nouveau message .... qu'en penses-tu , si jamais un autre fanfaron venait me refaire le coup de tu es magnifique, formidable, la femme de ma vie, je ne suis pas vilaine , je le sais , j'ai toujours eu ou presque à repousser des humains  ... allez je vais chanter , un peu faux , tu m'excuseras, jolie apothéose :  toute ma vie , mon agonie plutôt



Elle acheva sa chanson et regarda Sorsha à nouveau :
- Si tu as soif, il y a de l'eau dans le puits, et un seau pour la puiser.  Si tu as faim et bien , mange un des poulains, s'il reste quelque chose d'eux; Il est quelle heure au fait ? ah oui, l'heure de se rendre au château . Je dois y faire un beau discours. Les éléctions approchent. Tu peux rester le temps qu'il te plaira ici mais je crains que ma compagnie ne soit pas follement gaie.

Elle posa la hâte un manteau sur ses épaules, déposa un message au château et attendit à nouveau, Sorsha étant restée dans la pièce.

Le tonnerre ... la foudre, les éclairs, la nature se déchaînait. l
- Tu me proposes un mariage contre nature, une union entre deux femmes et une union entre une liche et une garou ? Nous allons être définitivement excomuniées par le pape, déjà qu'il a eu du mal à admettre mon union avec Lestat, oui la première fois que je me suis retrouvée dans un taudis , hagarde, c'est quand jesuislestat a décidé de divorcer avant de mourir, cela m'a fait mal très mal mais le beau manoir dans lequel j'étais , je n'avais pas sué une goutte pour l'avoir alors que cette maison, ma maison , je l'avais construite de mes mains, pierre par pierre , jour après jour en achetant des composants ou en en commandant, quelquefois, on m'en donnait aussi, tous ces gens qui se sont investis aussi pour m'offrir un endroit où vivre pour rien, les coups de pioche d'Obiwan, de LOVANA, Aurora, kiki, Octavia, Adeline, de  Capucine, de Sven, d'Octavia, d'Ashok,  de Nout et de Ceylan, et les miens tous les jours   .... tous ces coups de pioche n'ont servi à rien, je ne vaux pas plus que ce tas de gravat   ....  ; je profitais des primes, des ventes pour accumuler, acheter patiemment, entreposer, je donnais un coup de pioche parfois après avoir fait ma part au royaume ou sur des chantiers d'autres, oui on a détruit l'ouvrage de ma vie, ce dont j'étais le plus fier, ma maison, mon village alors oui je n'ai plus rien, alors oui, je mérite de ne rien avoir , que ce tas de pierres et de décombres et ce gravat comme sépulture et comme lieu de repos. Et je ne mettrais pas à rebâtir, je suis endurante à la douleur , c'est vrai et patiente, très patiente, je suis entourée, c'est vrai mais recommencer à bâtir une maison pour moi, ce travail, je ne le demanderai ni à moi ni aux autres. Nous marier ? sais-tu que toute la kingdomie sera contre nous ? Il faut trouver un lieu de cérémonie secret et aucun prêtre n'acceptera de célébrer cette union. Et quelle fête ferons-nous pour la célébrer, une orgie de morts sur lesquels nous dormirons au matin ? Les morts se relèveront de leurs tombes, des garous lancés à la poursuite de pauvres humains, des humains contraints de s'allier contre notre monstruosité, des rois et reines tombés de leurs trônes, égorgés par ceux que nous convertirons, la mort pour sceller notre union ? Ma reine, cette bague que tu me donnes, je la garderai et puisse le diable nous aider dans notre tâche. Sur combien d'hommes peux-tu compter ? Je dois retrouver mes semblables de la forêt, les chercher, ils ont toujours vu en moi l'alpha depuis que j'ai tué Lestat le vampire. Qui aurons-nous pour alliés ?

Elle réfléchit encore.

- J'étais druide et prêtre, je ne suis plus ni l'un ni l'autre. Vois-tu quelqu'un pour officier ? Un Broyeur et un Panse, je me suis toujours dit qu'il n'y avait pas plus vandale et destructeur qu'un Broyeur et plus sournois qu'un Panse, ça se confirme : tu en veux une bonne ? le premier homme qui m'a fait du mal et qui a joué avec mes sentiments , était Panse, te dire si je me méfiais de l'autre, seulement il m'a dit comme toi Sosha, qu'aucun homme n'avait su m'aimer et m'apprécier, ce en quoi il se trompait, tu sais que le premier tombé, qui est mort presque dans mes bras, m'aimait lui , seulement c'était bien le seul, mon pauvre garde-champêtre, mon chevalier noir; ce Panse, insister comme il l'a fait pour rester avec moi pour venir me dire ensuite qu'il veut ré-épouser une autre femme , et tout le temps qu'il était avec moi, quand il a su qu'elle était à nouveau libre, il pensait à elle, pressé de la retrouver, tellement pressé qu'il n'a même pas vu, su, senti que je n'aurais plus rien après lui et que je ne pourrais même plus m'occuper de notre fils, il s'est présenté devant moi et m'a dit qu'il voulait la retrouver et voilà comment je me retrouve sur un tas de décombres, belle conclusion n'est-ce pas ? . Retrouve-moi dans quelques semaines, j'ai  besoin de quelques jours de repos : je cicatrice très mal, mes transformations s'opèrent sous l'effet de la douleur, et en ce moment malgré ma grande endurance, je ne suis que douleur,  et colère que je ne peux contrôler Mais si cette bague peut m'aider à en garder parfaitement le contrôle, je dois en apprendre l'usage, ce sera sans doute très long. Veux-tu veiller sur moi encore ce soir ? j'ai entendu mon fils m'appeler et ça m'a déchiré le cœur de ne pas le voir, je ne voulais pas qu'il me voit ainsi hagarde, la bouche pleine de sang mais c'était mon fils, aussi et je l'aimais je l'aime encore , mais je ne l'élèverai pas ici . Il a huit ans aujourd'hui, il grandira sans moi . Peut être voudra-t-il même me tuer un jour sans me reconnaître. Veux-tu veiller sur moi le temps qu'il devienne adulte, ensuite , j'aurais retrouvé mes forces et le respect de moi-même, du moins je l'espère ...

- J'accepte ta demande Sorsha, qu'il en soit ainsi. Un baiser et un pacte de sang entre nous, pour sceller cette promesse, si tu acceptes de me soutenir pendant que je fais mon deuil de cette union maudite par les dieux qui m'ont tant fait souffrir jusqu'à ce que je retrouve suffisamment de force pour mes escapades en forêt noire .

Elle alla chercher le couteau ouvragé qu'elle gardait encore par habitude dans son aumônière.

- Tend ton poignet. Tu n'as pas peur ?

Elle fit une entaille sur son poignet et attendit que Sorsha lui tende le sien puis elles mêlèrent leur sang et elle l'embrassa .

- En ce jour et à partir d'aujourd'hui, que la nuit recouvre nos projets de sa cape noire, que cet abri de fortune nous dérobe à la lumière jusqu'à ce que nous puissions nous unir. Qu'il en soit ainsi, ma promise.

- Une petite virée contre les Broyeurs ou les Panses pour me venger de me retrouver dans un taudis à bien des égards. Non ? Je veux juste dormir près de toi . Excuse-moi, j'ai des raisons d'en vouloir à ceux là particulièrement . Déjà que les Crânes qui ne sont pas les plus vantards et qui sont les plus courageux  se retrouvent à sec par leurs fautes et qu'en plus moi je me retrouve dans un taudis tout cela parce que je me suis dit que je laisserais ma chance à deux d'entre eux de racheter les autres . Dormons, Sorsha, ils sont irrécupérables à mes yeux, ils ont tué mon premier époux, mon compagnon de jeunesse, je l'ai tenu dans mes bras mort, le corps criblé de flèches de toute part, j'ai l'impression qu'il m'appelle parfois, qu'il me parle, alors non je ne peux plus les voir en peinture  la vie n'a eu de cesse de me rappeler ce qu'ils m'ont pris de plus cher  .

- Laisse donc les gardes crânes tranquilles, toi, ils ne sont pas destinés à faire mon petit déjeuner mais à être transformés. Quant aux autres soldats armés des pieds à la tête , ils ne risquent pas de m'attaquer, l'avantage c'est que tant que je nommerai pas de commandant, mon village reste un village fantôme et quel intérêt à venir pour ne voir personne dis-moi ? que quelqu'un qui se contente de donner de l'avoine à des chevaux , d'extraire des matières données ou vendues tous les deux jours et d'aller à la chasse pour avoir de quoi manger ?

Elle embrassa sa promise au réveil.

- Je vais essayer d'aller chasser , ma belle. Et attend, je vais faire brûler la carcasse des poulains dans la cour , ils ne sont plus consommables, ça commence à sentir jusqu'ici. Tu veux bien m'aider  ? Ensuite, je verrais si j'ai de quoi fabriquer une armure dans la journée, mes garous doivent avoir de l'allure quand même dans leurs armures ... il faudrait que je me remette à la traque aussi mais vu ce que cela exige de temps, pour l'instant, je me repose comme tu dis , et je ne fais rien ou presque . Attend que je me rappelle : deux blocs de marbre, 4 clous renforcés, 5 lingots d'or . Je vais voir si je peux trouver cela à pas trop cher sur les marchés

Elle lui caressa à son tour le visage.

- Je me mets sous ta protection cher disparu et sous celle de Sorsha. Je n'ai jamais pu t'oublier, et je me souviens de tout ce que tu  me disais et de tout ce que nous avons vécu. Tu n'as pas à être jaloux, tu resteras le meilleur compagnon qu'il m'ait été donné d'avoir, même si parfois ta jalousie et tes accès de colère me faisaient un peu peur, tout comme ta manie de fumer quand on se faisait attaquer, ou de boire ton infâme gnôle, mon âme soeur, mon guerrier , mon chasseur, mon chevalier noir, mon garde-champêtre.  Maintenant tu sais comme je suis , je vais aller chasser en ... tenue de camouflage que tu trouvais si rusée et si pittoresque. Mais je l'ai un peu améliorée, un soir de pleine lune.

Pendant ce temps, la louve n'avait pas perdu de temps. Badigeonnée par d'étranges signes cabalistiques pour aller en chasse, couverte volonntairement de poussière, enveloppée dans une cape sombre, elle filait tel l'éclair en direction de la forêt noire, sur un destrier fougueux.

Elle attacha sa monture dans ce lieu où nul n'entrait jamais. Aussitôt une dizaine de loups l'entourèrent, et manifestèrent l'envie de s'en prendre à sa monture.

- Doucement, mes beaux et mes belles, j'ai d'autres proies à vous offrir. J'aurais besoin de cinq d'entre vous, quant aux autres continuez à prendre des forces ici. J'ai conclu un pacte de sang avec une liche, le même que j'avais conclu autrefois avec un humain dont tu dois sentir le fantôme autour de moi  puisque tu vas dans l'umbra, ce genre de pacte vois-tu , même la mort ne peut le défaire complètement : une amulette de famille en garde le secret et cette amulette , je suis seule à savoir où elle est , quand à ce second pacte, seule sorsha sait où il est enfermé   . On ne s'énerve pas Demetrios. Je sais que tu n'aimes pas ça et que tu me préfererais unie à un homme ou un loup mais vois-tu, si tu m'aimes, sache que c'est la seule personne qui me ressemble suffisamment pour comprendre ce que je ressens. Alors couché, vu ? Elle est violente, sans doute plus que moi mais elle pourra mieux me protéger que tous les autres. Et je suis suffisamment protectrice et sorcière  pour la protéger en retour. Je sais, oui , tu vois toujours la druide et la prêtresse de la nature  en moi mais quand j'ai choisi de devenir comme vous, j'ai perdu ce statut. Alors calme et ne te rebelle pas sinon tu sais ce que je peux faire.

Il inclina la tête en signe de respect .

- Je ne m'en prendrais pas à l'alpha même si je ne comprends pas pourquoi tu gardes cet espèce d'attache aux humains. Qui sont-ils pour toi à part des êtres qui t'ont blessée ? et ne t'ont jamais respectée ?
- C'est ce qu'elle me dirait aussi. Vous êtes ennemis mais finalement, vous me dites la même chose. Mais sache le , je t'en laisserai te prendre à quelques humains, seulement, je veux que tu sois prudent, j'ai besoin de toi aussi . Reste-là, tu es un des guerriers de la meute, j'ai besoin de cinq filous pour aller au confessional, des garous  rapides et qui pourront filer et comprendre mes ordres au moindre signe, pas d'un sanguinaire pour l'instant  . Les philodoxes je compte sur vous pour me surveiller Demetrios qu'il n'aille pas encore me faire des massacres trop voyants

- N'empêche que ....
- N'empêche que quoi , Demetrios ?
- Je suis allé dans l'umbra, oui et j'ai senti que votre fantôme n'était pas net. Il puait le chasseur mort à plein nez et pas n'importe quel chasseur. Il a tué l'une des nôtres et il vous tue aussi à sa façon, sinon qu'est-ce qui vous aurait poussé à vous affaiblir avec l'aconit ?   Qu'est-ce qui me prouve que vous n'allez pas nous conduire au massacre ?
- Et alors, tu as peur de mourir, toi un fils de Fenris ? Lui n'avait pas peur. Et si comme tu dis , je protège encore un peu certains humains c'est parce que je n'ai pas trouvé de meilleur être que lui malgré ses défauts, garous, vampires et humains confondus.  Mais si tu veux on peut régler cela par un combat.
- Vous avez de la chance d'avoir tué un vampire sinon vous ne seriez pas l'alpha, vous ne seriez qu'une petite bêta et encore si je n'avais pas plutôt envie de vous massacrer. Et je vais vous prouver que je peux redevenir chef de meute quand je veux
- Oh je vois, toujours aussi rancunier que j'ai pris ta place et que je refuse tes avances  ? Et que je ne sois ni une native, ni une transformée par l'un d'entre vous. Je vous ai toujours protégés Demetrios et conseillés, et je ne souhaite pas redevenir une petite chose humaine, figure-toi . Mais dis-moi, quels exploits as-tu réalisé récemment ? tu as combattu le ver peut être ? tu as tué un vampire, un de tes ennemis jurés  ? as-tu seulement même couru le risque d'une morsure de vampire en essayant d'en tuer un ?  C'est moi qui ai dû le faire et pourquoi ? c'est parce que toi tu ne l'as pas fait alors que c'était ton ennemi juré .  Tu sais très bien que je l'ai gagné cette place et sans t'évincer, c'est le sort qui l'a décidé. Tu veux redevenir chef mais alors sache qu' il n'y a pas de meilleur chef que celui qui a été un serviteur et a constaté la stupidité des chefs, tu le notes quelque part et tu le retiens. Et maintenant au travail, file plutôt entraîner les louveteaux .

La nuit était tombée dans la forêt silencieuse et pendant que les louveteaux s'entraînaient avec l'irrascible Demetrios, Tyra jouait à planter son couteau dans un arbre.

Puis elle alla consulter la théurge de la meute, sous sa forme crinos.

Un peu méfiante même si la théurge était habituée à ce genre de transformation, surtout chez les ahrouns ou guerriers et guerrière de la meute, la louve entre deux âges, invita sa reine à changer de forme. Elle commença à tracer dans la terre à l'aide de pigment une ombre bleutée et y représenta habilement les différentes formes de la reine louve entourée des différents membres de la meute , et la hiérarchie que Tyra avait décidé d'instituer. Elle montrait une grande déférence surtout que la forme crinos revêtait n'invitait pas à grande contestation et qu'au sein de la meute, la place des théurges n'étaient pas la meilleure

Différentes formes de la reine louve réalisées par la théurge :
-
 
-
-
-

Hiérarchie de la meute représentée autour d'elle :
la plus basse condition,
ensuite ,
et tout au dessus ,

Etant elle-même de nature philodoxe, il était tout naturel qu'il en soit ainsi.

- Que puis-je vous ?  , fit la louve sous sa forme lupus, forme que Tyra revêtit aussitôt :

- Dis moi ce que les oracles disent ma belle ... dis-le moi, je t'écoute

- Qu'il faut un festin de sang pour vous satisfaire et que ... cette alliance est nécessaire pour la réaliser. Je vous souhaite d'être heureuse, vous le méritez . Qu'avez-vous l'intention de faire ? un voyage dans l'umbra sans doute et vous avez besoin de mes services pour votre sortie.
- Tu as tout compris.
- Soit je veille,  vous pourrez passer le goulet sans problème dans les deux sens  et ensuite je suppose que vous voudrez la rejoindre ?

Un nuage de fumée blanche infranchissable par les humains apparut , au rythme d'un chant entonné par les deux Gailards  
de la meute  et la reine louve disparut aux yeux mêmes de sa meute en cette instant, le royaume qu'elle rejoignait était fait d'ombre et elle y cherchait d'autres recrues et de la force. Cet endroit était totalement inconnu des mortels.